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A l'âge de 15 ans, Philippe, un canadien, était allé voir une Buick Wildcat de 1965 à vendre à quelques kilomètres de chez lui alors qu'elle était dans un état proche de l'épave. Il trouva quelques semaines après une Wildcat de 1968 qui fût sa première voiture. Il revit le modèle 65 à vendre, cette fois-ci repeinte en vert, mais toujours en très mauvais état. Plusieurs années plus tard, un ami à lui tombe sur cette même Buick à vendre sur un site internet de petites annonces. Malgré l'avis défavorable de notre cher Philippe, il décide de l'acheter. Après l'avoir conduite un hiver, et suite à quelques réparations mineures à effectuer et l'intérieur à refaire, il en fait don à ce cher Philippe. 12 ans plus tard, les voilà de nouveau réunis, mais cette fois, il en possède les clés et nous en ouvre les portes...

Cette photo met bien en valeur la Buick: on croirait presque qu'il s'agit d'une photo de brochure.

Notre Wildcat est un modèle Custom de 1965, donc un modèle 4 portes. Le paquebot - comme je les appelle - mesure 2,03 m de large et 5,59 m de long pour un poids à vide de 1.900 kg, dans les normes américaines dirons-nous. L'avant est constitué d'une grande calandre, occupant toute la largeur de l'auto, dans laquelle sont disposés les 2 phares de chaque côté. De vue "aérienne", l'avant du capot moteur est dessiné en "W", type "chasse-neige". Elle affiche des lignes très fluides et son look, tout en restant assez sobre, a un petit côté agressif (les 3 arêtes situées derrière les passages de roue avants y participent). Quelques chromes recouvrent les passages de roue et les bas de caisse, ainsi que les bords des vitres. L'arrière adopte lui aussi une forme en "W" et une sorte de calandre chromée dans laquelle sont incrustés les feux. Il ressemble beaucoup à l'avant, le hayon du coffre étant lui aussi très long, on pourrait confondre l'avant et l'arrière si les feux n'étaient pas de couleur différente. La Buick est équipée de pneus à flancs blancs comme toute bonne sixties qui s'impose. Les feux de recul font aussi parti de l'équipement, ce qui n'était apparemment pas le cas pour tous les modèles de l'époque.

Malgré des conditions météo pas très favorables, la Wildcat tient bien la route dans l'ensemble.

Quant à l'intérieur, il est tout simplement conçu dans la plus pure tradition des années 60 avec du cuir, du tissus et des chromes d'un bleu très clair. Le volant est à deux branches et la boîte se trouve juste derrière. Deux gros compteurs ronds sont disposés autour du petit compteur rectangulaire indiquant le niveau d'essence et le rapport sélectionnée. Les garnitures de portes sont constituées d'un mélange de cuir et de tissus bleus, de commandes et de barrettes de chromes pour la décoration. Elle dispose de 2 banquettes de 3 places chacune, soit un total de 6 places. Cette Wildcat Custom est équipée de la direction et des freins assistés, d'un volant inclinable, d'un régulateur de vitesse "Electro Cruise" contrôlé par l'indicateur de vitesse et un amplificateur, des vitres électriques, de l'horloge électrique, d'une radio AM/FM avec deux haut-parleurs et une antenne électrique, d'un dégivreur arrière, d'un essuie-glaces 2 vitesses avec lave-glace, d'un miroir extérieur jour-nuit, d'un miroir extérieur télécommandé, de l'ouverture automatique du coffre par dépression, de la finition intérieure Custom avec garnitures spéciales particulières aux modèles 4 portes canadiens, d'un allume-cigare pour les passagers arrières, d'un éclairage du coffre arrière, à gants, d'un éclairage de courtoisie à l'intérieur ainsi qu'une lampe pour cartes et d'une transmission automatique. Voilà la liste d'équipements dont dispose cette superbe 4 portes.

L'intérieur, spacieux, a un look typiquement "années 60" et 6 occupants peuvent y prendre place.

Lorsqu'on soulève le capot de la "voiture sauvage" ("Wildcar"), on découvre justement le très sauvage V8 401ci (6,6l) à carburateur 4 corps, développant 325 chevaux. Couplé à la boîte automatique Super Turbine 400 à 3 rapports, il offre des accélérations presque fulgurantes compte tenu du poids de la caisse. Philippe a déjà atteint plus de 200km/h à plusieurs reprises avec. La puissance du moulin se concentre plus sur les accélérations que sur la vitesse maximale. Côté consommation, il boit en moyenne 20l/100km. Etaient disponibles la même année, les moteurs V8 425ci développant 340ch et 425ci à 2 carburateurs 4 corps développant 360ch. Quand on voit les performances du 401ci, on peut déjà se faire une idée de ce qui nous attend avec un 425.

Le prix de base de la Wildcat Custom de 1965 s'élevait à $ 4.000 pour un modèle canadien à l'équipement standard plus complet qu'un modèle Custom américain. En tout, 17.216 Wildcat Custom ont été produites dont 14.878 aux Etats-Unis et 2.338 au Canada.

Depuis 1965, les lignes de la Wildcat sont plus fluides.

Philippe en est le propriétaire depuis 2004. Il a parcouru jusqu'à ce jour 16.000 miles avec, soit, actuellement, 80.000 miles que la Buick a effectué sur les routes canadiennes. Son sujet au niveau de son comportement routier en quelques lignes: "Assez impressionnant pour une aussi grosse voiture! La suspension est bien meilleure que celle des modèles à traction plus récents comme celle sur ma Buick Park Avenue Ultra 1991, les virages peuvent être négociés assez rapidement et le freinage est très adéquat. C'est une voiture moins silencieuse que les américaines des années 70 mais elle est très amusante à conduire et c'est toujours tentant de la pousser à sa limite! Je l'ai conduit l'hiver lorsqu'elle appartenait à un ami et son comportement sur les routes glacées où enneigées est supérieur à celui de bien des voitures modernes. La tenue de route sur chaussée glacée ou enneigée est meilleure que celle de la Volkswagen Jetta 2002 (ou Volkswagen Bora en France) de mon père."

Il apprécie son comportement routier, sa solidité, sa performance mais regrette sa grosse consommation d'essence ainsi que l'absence d'un climatiseur, proposé en option à l'époque. Philippe a toujours aimé les Buick année 1965 et a toujours gardé en souvenir le coup de foudre qu'il avait eu pour une Buick LeSabre de 1965 appartenant à la mère d'une fille de sa classe. A préciser: les enjoliveurs de roue que l'on peut voir à partir de la deuxième photo ne sont pas ceux d'origine : ils équipaient les modèles LeSabre et Wildcat Police Cruiser.

Le V8 401ci ne manque pas de punch!

Son propriétaire a possédé et possède encore de nombreuses autres Buick: il a eu sa première Buick à l'age de 15 ans (!), une Wildcat de 1968 qu'il a très longtemps gardé, jusqu'en 2000 pour être précis, année où il a eu un gros accident avec. Il a ensuite eu une Electra Limited 2 portes Landau Custom de 1976, une LeSabre 2 portes hard top de 1974 et une Park Avenue Ultra de 1991. Il possède aussi, depuis 5 ans, une Riviera GS de 1967 et, depuis 4 ans, une Electra Limited avec 4 portes sans montants de 1975. Il devient alors très clair que Philippe est mordu de Buick!